RÉCITS

Lettre du silence à un ami.

Cher ami.

C’est une première. Je m’exprime sans parler, tout en disant tout. C’est un métalangage que je découvre et que j’expérimente avec toi, rien qu’avec toi; parce que je ne peux plus me taire et me cacher plus longtemps. Je veux que tu me connaisses, que l’on se connaisse. Soit dit en passant, je connais plus sur toi que toi sur moi.

Nous nous connaissons très bien depuis très longtemps mais sous différents noms, différentes physionomies et sous différents auspices. Je me suis présenté à toi comme courage, soupir, libération, surprise, choc, compassion, indifférence….Tu as dû me percevoir froid, chaud, admiratif, interrogatif ou résigné. Ma présence à tes cotés était irrégulière et dépendant de plusieurs circonstances. Ce dont je suis sûr est que j’étais toujours présent quand tu me sollicitais pour un moment furtif de décompression, ou pour un long séjour de méditation et d’introspection. Pour ne rien te cacher, je t’avoue que je te sentais mieux dans ces moments d’introspection. Tu étais serein, détendu; ton esprit s’aligne avec ton âme, ton corps se met en retrait pour nous regarder et écouter nos conciliabules d’un air contemplatif. Pour moi aussi, égoïstement, je préfère et privilégie ces moments, car je prenais tout mon temps avec toi pour participer à l’épuration de tes souvenirs et découvrir tes élucubrations humanistes. Il y a aussi des moments où je m’invitais voire m’imposais. C’était pour préserver ta sérénité, pour amortir et absorber une déconvenue ou pour combler des moments de solitude et de tristesse comme actuellement.

Maintenant, je peux l’affirmer, je te connais très bien. Je sais que tu n’aimes pas qu’on parle de toi, ni en bien, ni en mal. C’est pour cette raison que j’ai décidé de t’écrire ce que je sais de toi. Pour que personne ne l’entende; toi, y compris. Notre première rencontre intime fut un jour de mai, il y a 50 ans. C’était le 11 mai 1970. Tu étais assis sur un muret à TIGHILT ALACOUL à Maillot. Je passais par hasard dans cet endroit bouillonnant d’élèves, je t’avais remarqué seul, pensif. Je me suis arrêté un peu plus loin, derrière un arbre pour t’observer. Étant plus âgé que toi, je le suis toujours d’ailleurs, et ne te connaissant pas, je ne pouvais te parler pour les raisons que tu comprends. Cependant, j’avais remarqué les gestes de tes pieds que tu balançais, tes lèvres qui s’entrouvraient, tes yeux qui clignaient et ta tête figée et immobile. Je n’ai pas pu me résoudre à te laisser seul. Je me suis rapproché de très près de toi inconsciemment sans que tu t’en aperçoives. J’ai lu une grande tristesse sur ton visage et remarqué tes yeux larmoyants. Je me suis dit, qu’à cet âge et en présence de tant d’élèves camarades, se retrouver seul, n’est pas fortuit. Tu m’avais ému au point d’avoir envie de te parler. Mais je me suis retenu par vocation. Ma devise est de ne jamais parler, mais d’écouter.

Depuis, je t’ai toujours suivi. Des fois très près de toi, d’autres avec toi.

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