Iwaquren : Tizimit, le nom d’une renaissance.

Iwaquren ont changé de localisation à cinq reprises avant de se retrouver à Raffour. De tagemunt ath yeddar à tagemunt n timizar  à Tizimit à Ighzer et Taddert N’Lejdid et enfin à Rafour. Ces exodes successifs étaient dus à des facteurs exogènes ; la menace et les guerres tribales et coloniale. Les deux premiers déplacements étaient dus à la menace et l’agression d’un 3arc puissant qui ne les avait jamais accepté comme voisins.

Qui sont-ils, ces Iwaquren? Peuple conservateur et hermétique à toute présence ‘étrangère’ dans leurs villages des montagnes à Iwaquren’, fût-elle kabyle. Leur univers est hérité de leurs ancêtres, Imazighen. Ceux qui avaient résisté, depuis des siècles, à toutes les déstabilisations religieuse, colonialiste, culturelle, sociologique ou générationnelle. Ils avaient bâti leur existence comme un mausolée. La pudeur, le travail et la solidarité étaient ses fondations. L’honnêteté, la dignité, l’honneur et le sérieux, étaient ses murs. Le respect de la parole donnée, la protection des siens et l’éducation, étaient sa toiture. Le tout était cimenté avec le langage de vérité.

Leur généalogique, leur sociologique et leur archéologique peuvent être considérées comme les attributs d’un état avec sa culture, sa civilisation et son histoire. Leur modèle sociétal était une réalité de tous les villages kabyles ; il n’est pas judicieux de le rappeler ici.

Leurs ancêtres avaient construit une organisation démocratique et sociale basée sur des valeurs universelles. Dans cet univers de l’humanisme, la religion était tenue à l’écart. Il s’agissait de l’islam, en l’occurrence, avec ses préceptes et ses sourates qui étaient venus d’un univers étranger. Ils l’avaient accepté en veillant à ce qu’il n’interfère et qu’il ne piétine jamais les valeurs fondamentales de la ‘Kabylité’ qu’il considère pure. Ils l’ont cantonné dans sa mission spirituelle sans l’impliquer dans la vie communautaire. Ce moule portait un nom que nos anciens résument en une devise, ‘Argaz A3kli’ adh Wa Wal’2, l’homme de la sagesse et de la parole donnée.

Awaqur est un nom qui viendrait de Waqur1, un oiseau solitaire et mélodieux. Cet oiseau, qui ressemblerait à un rossignol, vivait dans les hautes montagnes, au pied du flanc sud du Djurdjura, appelé Tizimit2, où s’était établie, certains disent une famille, d’autres évoquent plusieurs familles qui seraient venues de l’autre versant du Djurdjura et des régions avoisinantes. Nous prendrons la version d’une seule famille, pour la suite de l’histoire. C’est ainsi que ‘cette famille’ fût appelée Iwaquren par les 3arouch voisins, par référence à cet oiseau. Mais, certains Iwaquren, dont monsieur Akkal Slimane3, évoquent une autre version. Lui, il conteste cette définition. Il dit ‘que la dénomination d’iwaquren viendrait du fait que nos ancêtres ont la force ‘du verbe’, du mot et de dire les choses sans ambiguïté et sans interprétation même quand les mots font mal ; ‘Hedren awal aquran’. Ce nom Iwaquren viendrait donc de leur élocution oratoire aisée et qui atteignent leur cible. Les mots ont un sens; ils cultivent cette force de caractère de dire Tiquranine. Monsieur Akkal Slimane voit dans la première version, l’oiseau awaqur, le moyen trouvé par les tribus ‘ennemies’ vaincues pour écorner l’image iwaquren et leur ôter leur tempérament courageux « alhiba« , car même si l’oiseau est beau, il fuit au moindre mouvement . Peut-être que lorsque Iwaquren se sont libérés et acquis une notoriété dans la région ; leurs ennemis et adversaires qui n’ont pas réussi à les affaiblir par la force, ont cherché à entacher leur image. 

Cette famille iwaquren était solitaire, sans alliés, elle l’est toujours. Ce qualificatif est repris par les sages de Tajma3th depuis toujours. Ils se targuent et ne cessent de le rappeler lors de leurs réunions. Elle était unique et particulière à plus d’un titre au sein de l’organisation kabyle structurée en arouch. Un arch est une confédération qui regroupe plusieurs « villages-républiques laïques » liés par des frontières communes et des intérêts politiques communs2. Ces tribus se regroupent en alliance pour particulièrement les protéger des agressions externes inter-3aruch fréquentes à l’époque. Ath Y3la est composé de trente-trois villages ; Ath Yenni d’une dizaine ; Imcheddallen de douze villages etc. Iwaquren ne sont pas un 3arch, nos anciens insistent et tiennent à cette spécificité éternelle. Ceci est aussi discutable ; lors de réunions de Tajma3it, les sages disaient nous sommes el 3arch awhid ; un arch composé d’une tribu. Ils avaient choisi de ne faire partie d’aucune confédération, ou alliance de plusieurs villages. Ils avaient préféré la neutralité à ‘la Suisse’. Ils étaient pourtant sollicités par plusieurs tribus pour se joindre à elles ; mais ils ont décliné l’invitation. Pour quelles raisons avaient-ils refusé ? On ne peut émettre que des hypothèses. Par vocation de médiateur, qu’ils étaient et qu’ils voulaient le rester ? Par méfiance d’être trahis ; l’avaient-ils été auparavant ? Par désaccord interne sur le choix de communauté à intégrer ; étaient-ils divisés ? Par la combinaison des trois hypothèses ? Ce n’est pas impossible. Ces hypothèses ont été vérifiées dans certaines circonstances chez Iwaquren d’aujourd’hui.

Cette stratégie de neutralité et ce choix d’être solitaire avaient eu des conséquences, dont certaines dramatiques, sur leur existence. Ils les ont desservis et les ont exposés à la vindicte des 3arouch voisins. Dans un environnement de conflits fréquents d’alors, l’ordre social était dicté par le plus fort. Et l’un des facteurs de force était le poids de la population des villages et des 3arouch. Iwaquren étaient, de fait, fragilisés par leur choix. Leur existence a été menacée. Ils ont été malmenés et agressés sur une période, qu’on ne peut malheureusement pas dater, par absence d’écrits. La fragilité d’Iwaquren a été vécue dans un épisode dramatique à tel point qu’ils avaient failli être annihiler et sur lequel nos anciens n’étaient pas trop diserts. Il a été bizarrement tu ; il a rarement, pour ne pas dire jamais, été raconté à leurs enfants. Ce silence doit nous interroger et interpeller. Est-ce la honte d’avoir été faibles, passifs ou tout simplement humiliés ? Est-ce la volonté de passer à autre chose, et de ne plus remuer la plaie ? Ou tout simplement, le temps est passé par là ? Nous devons chercher pour notre histoire avec ses gloires et ses revers. C’est la nôtre. 

Iwaquren ont changé de localisation à cinq reprises avant de se retrouver à Raffour. De Tagemunt ath Yeddar à Tagemunt n Timizar  à Tizimit à Ighzer et Taddert N’Lejdid et enfin à Rafour. Ces exodes successifs étaient dus à des facteurs exogènes ; la menace et les guerres tribales et coloniale. Les deux premiers déplacements étaient dus à la menace et l’agression d’un 3arc puissant qui ne les avait jamais accepté comme voisins. Nos anciens rappellent et montrent, à chaque fois que l’occasion se présente, ces endroits où habitaient nos ancêtres. Le troisième déplacement, celui qui les a menés de Tizimit vers deux villages, Ighzer Iwauqren et Taddert N’lejedid, a été un choix volontaire basé sur un critère économique, selon certains témoignages. Le dernier exode, est la volonté de l’armée française qui a détruit ses deux villages pour déplacer une partie de la population dans camp de concentration, appelé Les Toiles. Cet endroit était un marécage où les conditions de vie étaient très difficiles. Il a été choisi par l’armée française pour punir ce peuple iwaquren qui a refusé de se soumettre et le dernier, avec ath mlikech, à déposer les armes en 1857. Iwaquren se sont retrouvés dans cette localité hostile qu’est devenue Raffour.

Les deux premiers déplacements étaient dus à la menace et l’agression d’un 3arc puissant qui ne les avait jamais accepté comme voisins depuis qu’ils avaient élu domicile à Tagemunt Ath Yeddar.. D’où venaient-ils et quand étaient-ils arrivés là ? Nul ne le sait pour l’instant. Le puissant 3arch qui ne voulait pas de ce nouveau ‘peuple’ comme voisin, est Imcheddalen (les fourmis). On l’appelait ainsi par l’importance de ses douze tribus très peuplées. Il exerçait une pression constante sur cette petite tribu fraîchement installée en proximité. Iwaquren ont été obligés de quitter Tagemut Yeddar (côté de Ifran Buchen prêt du monument Malika Gayed ) pour éviter le conflit dans lequel ils savaient qu’ils seraient perdants. Ils sont montés un peu plus haut au nord, au pied de la montagne du Djurdjura vers Tagemunt n Timizar. L’exode à cet endroit, n’avait pas apporté la paix attendue ; le harcèlement n’avait pas cessé. Ils avaient, encore une fois, quitté leur village pour les mêmes raisons. Ils se sont implantés dans un autre lieu, cette fois, situé un peu plus haut, difficilement accessible, Tizimit. Il dominait toutes les localités environnantes. Iwaquren le considéraient comme stratégique pour les protéger des exactions des imcheddallen. Iwaquren pensaient que là, ils vivraient en paix. Mais….. L’histoire récente, à la fin du siècle dernier, confirme la méfiance et la haine des communautés de villages alentours de Raffour. Ils les regardaient de travers, les craignaient alors qu’ils se sont toujours comportés en communauté pacifique et respectueuse de leurs voisins et leur environnement.

L’humiliation de trop.
L’histoire qui suit s’était déroulée dans leur village de Tizimit. Quand ? Comme disent les kabyles, ‘Di Azman Ani Nzik’, dans ‘l’antan’. Malgré leurs déplacements pour éviter les conflits avec imcheddallen, ces derniers continuaient de les harceler et de leur faire subir les pires humiliations. Il leur imposait des conditions de vie insupportables en échange d’une tranquillité toute relative.

Ce 3arch puissant s’était comporté avec une telle férocité et acharnement, qu’il faisait travailler les hommes comme des esclaves dans des tâches de berger pour garder et veiller avec soin sur leur grand troupeau de veaux collectifs (aqdar n yezgaren). Il les employait pour toutes besognes qui lui sied. Non seulement il ne les payait pas, ne les nourrissait pas ; il leur interdisait l’accès aux sources d’eau, à eux et à leurs familles. Iwaquren ne réagissaient pas, ils subissaient et leur obéissaient. Ils ont été ‘les souffres douleurs’ de ce puissant a3rch. Le déséquilibre était flagrant. Iwaquren affaiblis et affamés et sans aucun recours dans leur solitude, mourraient les uns après les autres. Ils allaient être exterminés de soif et de faim. Ils étaient devenus la risée de la Kabylie, paraît-il ! Sans qu’il le sache. On leur collait une insulte majeure. Quand on voulait maudire quelqu’un, on utilisait l’expression : ‘Que dieu te maudisse comme il a maudit Iwaquren’ – Akidoul Rabbi Aken Idoul Iwaquren’

Bien sûr, aucun peuple ne pouvait accepter de telles conditions, indéfiniment. Iwaquren temporisaient en attendant avec patience l’occasion et le moment propice pour se libérer de ce joug. L’occasion d’agir fût provoquée par un a3tar agawa4. L’histoire de cet agawa a deux versions.

Première version : Un jour, il était sur son chemin passant prêt de Tizimit pour se rendre à un marché quelque part en Kabylie. Il rencontrât, par hasard un Awaqur sur son chemin. Il l’abordât et lui fît part de ce qu’il avait entendu sur les marchés de Kabylie. Il avait lui avait demandé comment vivez-vous, savez-vous ce que l’on dit de vous, l’interrogeât-il ? Vous êtes traités de maudits – iwaquren idul rebbi. Etait-ce par curiosité ou par compassion qu’il l’avait interrogé ? Cet Awaqur lui expliquât le calvaire qu’il vivait avec son peuple. Suite à cela, ayant compris et confirmé la situation, il lui prodiguât un conseil de ruse avec une idée lumineuse, qui s’avérera capitale pour la survie et qui allait changer la vie de ce peuple Awaqur. Est-ce que ce a3tar etait invité par ce awaqur pour exposer ce qu’il savait àtajma3t, le comité du village, , ou est-ce que c’est awaqur qui avait exposé en détail sa rencontre avec l’a3tar, nul ne le sait.

Deuxième version : Monsieur Said Mensous5 Cet a3tar agawa parlait à son âne en répétant à maintes reprises  » arr ayaghyul akiddul rebbi aken idul Iwaquren  » – que dieu te maudisse comme il a maudit iwaquren. Un berger awaqur se trouvait dans les environs avait entendu la scène. Blessé dans son amour propre, il avait surgi pour lui barrer la route. Il l’avait arrêté pour lui demander des explications. Le agawa avec un air confiant, sûr de lui, répondît  » désolé monsieur, ce n’est pas à moi qu’il faut demandiez cela. Demandez-le plutôt à imchedalen. Le berger awaqur n’est pas resté indifférent à cette situation intriguant. C’est comme si toute cette montagne lui tombait sur sa tête. Il avait alerté tout le village en tirant la sonnette d’alarme. La situation était devenue inacceptable, empoisonnant notre avenir. Si on continue à vivre scandaleusement sous cette domination on risque de perdre notre estime, le respect de tous les aarchs, voir l’extinction définitive de awaqur.

C’est le berger qui avait entendu cet agawa pousser son âne ou son mulet en lui disant ‘que dieu te maudisse comme il a maudit iwaquren– Akidoul Rabbi Aken Idoul Iwaquren’. Ils étaient devenus la risée de la Kabylie, paraît-il ! On leur collait une insulte majeure. Quand on voulait maudire quelqu’un, on utilisait l’expression : ‘Que dieu te maudisse comme il a maudit Iwaquren’. Cette offense majeure qui touche un peuple et son créateur était tombé dans l’oreille de ce berger, qui fait arrêter l’agawa pour lui demander des explications.

Iwaquren provoquèrent une réunion d’urgence pour débattre de cette offense : ‘dacut ddel d techmatt agi sbur iwaqur’, les limites sont dépassées, nous sommes identifiés à l’humiliation et la honte. Nous sommes considérés comme des maudits. Allons-nous vivre avec cela ou allons-nous trouver une solution ? Il n’est pas question de partir de quitter Tizimit, nous resterons là. L’assemblée avait décidé d’établir un plan de bataille offensif et défensif. L’attaque offensive consisterait à cibler son économie en confisquant et saisissant leur troupeau (aqdar). Ceci pourrait servir au cas où iwaquren serait sous un état de siège. Cette mesure rendrait le respect, l’honneur et l’estime de cette famille iwaquren après plusieurs années d’humiliation. Le plan défensif était de fortifier leurs positions avec ighoraf, creuser un grand puit de stockage de neige et de réserve d’eau a Tizimit. C’est la plus dure des étapes du plan qui nécessite de l’effort et du temps. Surement iwaquren avaient sollicité l’aide de leurs rares alliés fidèles d’époque, car le plan s’avérait difficile dans son exécution. Quels sont leurs alliés, nous n’avons pas d’informations sur ce sujet. A3tar Agawa, commerçant ambulant de bonneterie de ‘son état’, dans un marché de Kabylie. Ce commerçant connaissait ce peuple Awaqur et leur village de Tizimit par lequel il passait avec son âne ou son mulet.

Après cette réunion au sommet, tajm3it avait repris l’idée de Agawa a3tar. Etendre leur linge à sécher, alors qu’ils n’avaient pas d’eau. Le village de Tizimit était situé dans une zone aride où il n’y avait aucune source d’eau.  Ceci donnerait, à ce 3arch puissant, un signe d’une population qui vit normalement, qui a ses sources d’eau ailleurs ; et sur laquelle la privation d’eau, source de vie, n’a aucun effet. Ce signal le surprendrait, convaincu de sa supériorité et de sa puissance ; il lancerait un assaut pour sévir et écraser la population. Si tel était le cas, l’assaut ne pourrait venir que du versant sud, plus bas que Tizimit. Et la meilleure parade à cet assaut était à portée de leurs mains, l’arme naturelle utilisée dans plusieurs batailles humaines, le boulet de pierre. Iwaquren avaient donc préparé ces boulets – Ighoraf – des roues en pierre, tout autour du village. Le moment venu, ils les lanceraient sur les assaillants. Ce scénario a, certainement, été analysé en fonction des risques encourus et des armes de défense en leur possession. Leur situation était telle, qu’ils n’avaient pas d’autres choix. Ne rien faire, ce serait l’extermination.

Ce scénario s’est effectivement déroulé comme prévu. Iwaquren avaient étendu leur linge…. et ce 3arch, avait été surpris et blessé dans son amour propre par cette offense. Sûr de sa supériorité et de sa domination ; il est monté à l’assaut du village. Iwaquren l’attendait et ont jeté leurs boulets – Ighoraf – de Tizimit sur le contrebas. Ils ont écrasé et tué plusieurs assaillants ; ils ont achevé les blessés et fait fuir les survivants, battus à plate couture. Iwaquren furent libérés. Cette bataille avait revigoré l’image et l’honneur Iwaquren. L’3arch puissant, non seulement, il n’avait pas oublié cet épisode ; il l’avait transmis à ses enfants. Quant à Iwaquren, c’est ‘bouche cousue’.

Revigorés, leur image n’a plus jamais été altérée ou souillée ; elle était connue et respectée en Kabylie. Ils ont eu une existence qui mérite d’être racontée, écrite et lue pour servir à autrui. Ils ont construit une organisation démocratique et sociale basée sur des valeurs de solidarité et d’entraide.

Iwaquren avaient été effectivement aidés par quatre tribus2 dans l’exécution du scénario élaboré pour sortir du joug d’imchedalen. Il y avait les tribus de At Melikeche et Imellahen du versant sud du Djurdjura et les tribus de at saada et at lilten du versant nord. Le contexte et les raisons d’intervention dans la ‘bataille de Tizimit’ ne sont pas connus de manière précise. Néanmoins, quelques informations donnent un éclairage sur les relations d’iwaquren avec ces tribus.

Imellahen et iwaquren se connaissaient de longue date. Ils s’entraidaient à chaque fois que les uns ou les autres exprimaient un besoin d’aide ou d’assistance. Ath melikeche avaient une tradition d’aider les tribus solitaires comme l’3arc awhid iwaquren. De plus, ces deux tribus étaient connues pour leur esprit de partage et de solidarité. On parle d’eux comme deux grands 3ruch exemplaires. Quant aux tribus de la haute Kabylie, at saada et at lilten, elles n’avaient pas de relations particulières connues avec iwaquren qui auraient justifié leur contribution dans cette bataille.

Cependant, des preuves2 de contrepartie de leur aide existent. Iwaquren leur avaient offert des parcelles de terre, appelées alma glilten, ahriq at saada aux alentours de Tizimit (qui signifie Tizi n lamna3). Ces parcelles et leurs noms existent toujours. Est-ce que a3atar agawa était de l’une de ces deux tribus ? Avait-il indiqué à iwaquren d’aller voir ces deux tribus pour solliciter leur aide ? Y avait-il eu des négociations avec elles ? Si oui, cet a3atar agawa, était-il un intermédiaire ? Sont-elles intervenus volontairement sans rien exiger et iwaquren leur ont offert ces parcelles en guise de reconnaissance après la bataille ?

1 Tizimit : a été construit avec de la pierre sèche ramenée depuis Akaruc bam3uca (situé en crête qui fait limite avec tadert djdid). D’après les anciens, cette matière première a été détachée des roches, travaillée et sélectionnée sur place. Elle a été acheminée ensuite ‘en file indienne’ jusqu’à Tizimit : S3ïd Kechadi.

Définitions recueillies auprès d’iwaquren :
Tizimit vient de lexique toponymique berbère : tizi signifie peton, col de montagne, mit signifie au milieu. Tizimit est donc le col du milieu ou des milieux : par Terrache Seddick
– Tizimit est un peton situé au milieu de iɣil aberkan du côté nord et iger uɣezran du côté sud : par Merabet Ramdane. 
Tizimit est appelée aussi Tizi n lamna3 (pic ou crête de secours) : par Kechadi S3ïd
2 et 3 Kechadi Saïd

Les informations à rechercher :
– D’où venait cette alliance entre imellahen et iwaquren ?
– Quand et comment sont nés cette entente et ce lien d’amitié entre iwaquren et at melikeche ?
– Est-ce que a3atar agawa était de l’une les tribus at lilten et at saada ?
– Cet agawa avait-il indiqué à iwaquren d’aller voir ces deux tribus pour solliciter leur aide ?
– Y avait-il eu des négociations avec elles ? Si oui, cet a3atar agawa, était-il un intermédiaire ?
– Ces deux tribus sont-elles intervenus volontairement sans rien exiger ?
Iwaquren t-ils ont offert ces parcelles en guise de reconnaissance après la bataille ?

Iwaquren avaient été effectivement aidés par quatre tribus2 dans l’exécution du scénario élaboré pour sortir du joug d’imchedalen. Il y avait les tribus de at melikeche et imellahen du versant sud du Djurdjura et les tribus de at saada et at lilten du versant nord. Le contexte et les raisons d’intervention dans la ‘bataille de Tizimit’ ne sont pas connus de manière précise. Néanmoins, quelques informations donnent un éclairage sur les relations d’iwaquren avec ces tribus.

Imellahen et iwaquren se connaissaient de longue date. Ils s’entraidaient à chaque fois que les uns ou les autres exprimaient un besoin d’aide ou d’assistance. Ath melikeche avaient une tradition d’aider les tribus solitaires comme l’3arc awhid iwaquren. De plus, ces deux tribus étaient connues pour leur esprit de partage et de solidarité. On parle d’eux comme deux grands 3ruch exemplaires. Quant aux tribus de la haute Kabylie, at saada et at lilten, elles n’avaient pas de relations particulières connues avec iwaquren qui auraient justifié leur contribution dans cette bataille.

Cependant, des preuves2 de contrepartie de leur aide existent. Iwaquren leur avaient offert des parcelles de terre, appelées alma glilten, ahriq at saada aux alentours de Tizimit (qui signifie Tizi n lamna3). Ces parcelles et leurs noms existent toujours. Est-ce que a3atar agawa était de l’une de ces deux tribus ? Avait-il indiqué à iwaquren d’aller voir ces deux tribus pour solliciter leur aide ? Y avait-il eu des négociations avec elles ? Si oui, cet a3atar agawa, était-il un intermédiaire ? Sont-elles intervenus volontairement sans rien exiger et iwaquren leur ont offert ces parcelles en guise de reconnaissance après la bataille ?

1 Tizimit : a été construit avec de la pierre sèche ramenée depuis Akaruc bam3uca (situé en crête qui fait limite avec tadert djdid). D’après les anciens, cette matière première a été détachée des roches, travaillée et sélectionnée sur place. Elle a été acheminée ensuite ‘en file indienne’ jusqu’à Tizimit : S3ïd Kechadi.

Définitions recueillies auprès d’iwaquren :
Tizimit vient de lexique toponymique berbère : tizi signifie peton, col de montagne, mit signifie au milieu. Tizimit est donc le col du milieu ou des milieux : par Terrache Seddick
– Tizimit est un peton situé au milieu de iɣil aberkan du côté nord et iger uɣezran du côté sud : par Merabet Ramdane. 
Tizimit est appelée aussi Tizi n lamna3 (pic ou crête de secours) : par Kechadi S3ïd
2 et 3 Kechadi Saïd

Les informations à rechercher :
– D’où venait cette alliance entre imellahen et iwaquren ?
– Quand et comment sont nés cette entente et ce lien d’amitié entre iwaquren et at melikeche ?
– Est-ce que a3atar agawa était de l’une les tribus at lilten et at saada ?
– Cet agawa avait-il indiqué à iwaquren d’aller voir ces deux tribus pour solliciter leur aide ?
– Y avait-il eu des négociations avec elles ? Si oui, cet a3atar agawa, était-il un intermédiaire ?
– Ces deux tribus sont-elles intervenus volontairement sans rien exiger ?
Iwaquren t-ils ont offert ces parcelles en guise de reconnaissance après la bataille ?

S3id KECHADI, Seddick TERRACHE et Saïd HAMICHI

2 commentaires sur « Iwaquren : Tizimit, le nom d’une renaissance. »

  1. UN REMERCIEMENT NE SUFFIT POINT. UNE BISE ET UNE ACCOLADE T’IRONT BIEN. TU VIENS DE PUBLIER TON MEILLEUR PAPIER SUR TON SITE. SA VALEUR EST INCOMMENSURABLE. A CROIRE QUE NOUS AVONS A FAIRE A UN EMINENT HISTORIEN. TU ES PARTI LA OU IL FALLAIT Y ALLER ET TU ES REVENU AVEC UN TRESOR MEME SI, ET TU LE FAIS BIEN, AVEC DES RESERVES ET SANS AUCUNE PRETENTION. MEMES SENTIMENTS ENVERS LES FRERES SAID KECHADI ET SEDDICK TERRACHE QUI SONT UNE BELLE SOURCE.
    A PROXIMITE DES 2 THIGUEMOUNINE NNAGH, IL Y A TAGUEMOUNT AT LAHBIB (VERS LE SUD ET OU IL Y A UN HAMEAU D’HABITATIONS OU MALIKA GAID, LES 2 AUTRES INFIRMIERES ET LEUR GUIDE ET PROTECTEUR SI CHERIF, DE TAZMALT, PASSAIENT LEURS NUITS).
    NOS ANCETRES ETAIENT, SIMPLEMENT, AUSSI STRATEGIQUES QUE LES AUTRES KABYLES, A SAVOIR OCCUPER LES HAUTEURS POUR MIEUX SE DEFENDRE (EN LAISSANT LES CAMPAGNES ET LES VALLEES FERTILES AUX AUTRES).
    IFRAN EST, SANS AUCUN DOUTE, LE PLURIEL DE IFRI OU « GROTTES » CAR IL Y EN AVAIENT PLUSIEURS EN GUISE D’HOPITAUX POUR NOS GUERRIERS DE 54.
    JE ME POSE UNE QUESTION : QUELLE FUT LA POSITION DU ARCH AT IKKEN (TAKERBUST)?
    CHER SAID, TU VIENDRAIS EN SECOURS, A MOI ET A PLUSIEURS, SI TU CHERCHAIS L’ORIGINE DU NOM « LEJDID ». NE SERAIT-IL PAS « LEJDOUD »?
    ENFIN, IL FAUDRA QUE TU INFLUES POUR QUE A « THALA » OU A « TINEKICHT », ON SCULPTE UN JOLI « AGHOURAF ». IL SERAIT LE MEILLEUR DES SYMBOLES DE NOTRE EXISTENCE.
    JE T’EMBRASSE.
    AZUL IKEC, D SAID, D SEDDICK.

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