Docteure SADOUN : le plus c’est de soigner aussi les ‘sans-rien’.

Le désir du père d’assouvir sa soif du savoir (en kabyle, on dit : Ayit takad) et le refus de la souffrance des femmes illettrées et ignorant leurs droits, avaient pesé dans le choix de Farida. Ce ‘testament’ était exécuté vingt ans plus tard. Le rêve était devenu réalité. Elle était sortie docteure en 1993, à l’âge de vingt-six ans. Son père avait émis un souhait. Il lui avait demandé de lui promettre de rester à Létoile pour soigner tiwaqurine et que tu t’occupes d’elles, même à la maison.….

Elle donne une définition ‘noble’ au verbe soigner qui va au-delà de la prescription d’un médicament. ‘Prendre soin’ d’un patient exige de la disponibilité, de la patience et donc du temps, pour écouter et comprendre sa douleur et sa ‘souffrance’ qui ont souvent plusieurs causes. La Dr Sadoun allie les sciences médicales aux sciences sociales en reléguant l’aspect financier, par ailleurs tout à fait légitime, au second plan. Son attention au patient est l’œuvre de deux écoles. Celle de la science qui enseigne le savoir-faire et celle de la vie sociale et familiale qui éduque au savoir-être. En effet, sans l’association des deux savoirs, la formation de citoyens responsables serait vaine. Quand elle est effective, elle élève la personne instruite au rang de ‘serviteur’ des causes nobles de l’humanisme et de l’altruisme. Elle intègre la spécificité des ‘sans-rien’ que la science ignore dans la médication et que la docteure Sadoun a apprise chez ses parents. Ce sont eux qui lui ont semé les ferments des qualités que lui reconnaissent ses patients et au de-là. Elle en est consciente et s’interroge même sur l’intérêt de faire son récit, car la place qu’elle occupe dans le cœur d’iwaquren et des patients d’ailleurs, la leur doit. Comme toujours, c’est la manière, à Farida, de faire valoir les autres et de rester humble.

Lhadj Lmouloud et Lfazia Ath 3ami Ali, la source de valeurs sûres.
Farida a eu la chance d’avoir un père instruit, ouvert sur le monde et tolérant. Ses études, à l’école primaire française dans les années cinquante à Constantine, l’avaient amenées au Certificat d’Études ; niveau d’instruction très élevé, à l’époque. Avoir arrêté ses études, faute de moyens financiers, était une injustice inacceptable. Il se rappelait d’une expression que son père, colporteur qui n’avait jamais mangé à sa faim et le faisait diner avant lui, au soir des résultats de l’examen : A Lmouloud ami, tura roh accad a3rour ik (équivalent de : mon fils maintenant, tu dois te débrouiller, seul.

Ce père instruit était revenu à Létoile où il se mariât. Recruté à la mairie de Maillot, il était agent administratif de l’état civil et de la gestion des pensions des épouses des martyrs. Il était exemplaire dans la rigueur, le respect, la ponctualité et la disponibilité. Sa culture iwaquren ‘hommes de la parole donnée’ (argaz bawal) et la pratique de l’islam de spiritualité, de compassion et de tolérance, bonifiaient la culture occidentale du sérieux professionnel. Servir des mères veuves souvent jeunes, épouses de combattants jeunes qui ont sacrifié leur vie pour libérer le pays, était une mission des plus nobles pour lui. Il se révoltait de les voir attendre devant les portes de la mairie de Maillot, dès six heures du matin, pour percevoir leur pension ; leur dû. Dès qu’il avait pu, il leur ramenait leurs pensions et leurs papiers administratifs à domicile. Sa maison leur était ouverte à toute heure ; elle était devenue ‘une annexe de la mairie’ et sa femme une secrétaire, bénévolement. Lhadj Lmouloud personnifiait l’intégrité, l’honnêteté et la sensibilité aux souffrances des femmes; il était connu et reconnu dans toute la région de Maillot. 

Son activité professionnelle, très prenante, n’avait pas éteint les braises de poursuite d’études inassouvie. Il s’était, alors, auto-formé avec les livres et les encyclopédies de médecine qu’il achetait. En quelques années d’efforts, son niveau de connaissance en pharmacologie avait surpris le pharmacien ; il lui délivrait tous les médicaments qu’il demandait, sans ordonnance.

Quant à la mère, quelques phrases suffisent pour faire sentir au lecteur ‘la charge de sa mission’ et sa remarquable personnalité. Elle ne pourrait être résumée dans ce récit. Elle avait passé quelques mois sur les bancs de l’école primaire avant que ses parents ne la retirent ; parce qu’elle était une fille. On l’avait mariée à l’âge de treize ans, veuve à quarante-neuf ans, mère de huit enfants (six filles et deux garçons), tous universitaires. Elle a eu Farida, troisième enfant, à l’âge de dix-neuf ans. Elle décède à l’âge de soixante-douze ans. Elle avait un don de prémonition. Elles avait fait des rêves prémonitoires sur plusieurs faits, dont sa mort, celle de son mari et celle de son père entre autres, qui se sont réellement déroulés. Avant son décès, elle avait rendu à Farida des objets de valeur sentimentale qu’elle lui avait offerts ; elle savait qu’elle n’allait pas tarder à ‘partir’. Je laisse à chacun le soin d’imaginer le scénario de sa vie.

Les deux parents constituaient un couple traditionnel kabyle des années soixante ; c’est une famille patriarcale. Ils avaient un objectif commun, qui est en fait une revanche à prendre sur leurs sorts : traiter équitablement, les filles comme les garçons, dans leurs études. Dans les années soixante-dix, cette famille était avant-gardiste. Quant à l’éducation des filles, leur approche était totalement opposée. Lui, les exhortait à ne supporter aucune injustice, ni mépris, du fait qu’elles soient des filles. Elle, les préparait pour être des épouses dociles, obéissantes à leurs maris et aux beaux-parents. Lui, avait confiance totale en elles. Elle, restait ‘chienne de garde’ et répétait la consigne de ne pas sortir du trajet maison-école-maison. Lui, les étreignait et les accueillait avec un sourire dès qu’il les apercevait, peut-être l’un des rares parents à Raffour. Elle, leur rappelait qu’il y a des tâches qui les attendent, dans la cuisine. Cependant, ‘la modernité’ du père avait des limites, celle, en particulier, d’imposer à Farida d’épouser un awaqur, exclusivement.

Finalement, dans l’éducation des filles, c’est la mère qui avait pris le dessus. Elle voulait les faire passer par ‘le pressoir maternel’ de la future ‘épouse étalon sublimée’ ; comme elle le fût, elle. La science oui, la liberté et le droit de se défendre, non. C’est ainsi que, dès l’âge de six ans, Farida s’attelait déjà à des tâches ménagères, de préparation des repas, de tissage de tapis kabyles, de garde et de surveillance de ses sœurs ; tout en étudiant à l’école, au collège, au lycée. La corvée s’était arrêtée quand elle était devenue  universitaire. C’était cela l’éducation de la fille, il y’a un demi-siècle. Certains la qualifieront de traditionnelle, d’autres d’infernale et les ‘intégristes de tout bord’ de libérale.

L’étudiante Farida
Elle était très proche de son père qui lui vouait un amour paternel naturel et un immense respect, rare dans notre culture. Son vœu de devenir médecin avait germé à l’âge de sept ans. Elle répétait, ‘en arabe kabylisé’ et sans connaître l’origine de l’expression : Ana tabib alkaria oudawi al mardha wa el foukara (moi docteur du village, je soigne les malades et les pauvres). Enfant innocente, elle avait certainement observé son père, instruit et cultivé, qui pratiquait de l’automédication à la maison. Il soignait toute la famille, lui-même, son épouse,  ses enfants et quelques fois les voisins et les proches. Alors, devenir médecin, était-ce une vocation de Farida ou une influence subliminale du père ? 

Le chemin pour y parvenir n’était pas insurmontable intellectuellement. Farida était brillante, comme la majorité de tiwaqurine et iwaquren, collégiens, lycéens et universitaires, de l’époque. Elle n’avait d’autres objectifs, que d’étudier, d’être digne de la confiance de ses parents et de servir les ‘sans-rien’, quand elle le pourra. Être, comme elle le répétait : tabib alkaria oudawi al mardha (médecin du village, je soigne les malades). Après l’obtention du BAC Sciences, elle s’était inscrite, naturellement avec l’accord de ses parents, à la faculté de médecine de Tizi Ouzou. Il y a cinquante ans, les moyens de transport en communs étaient rares. La proportion de filles, des villages kabyles, dans les universités était marginale. Alors, laisser partir une jeune fille, seule, pour faire des études dans une ville ‘aussi lointaine’ était rare et presque ‘inconcevable’ chez nous. Y compris chez les étudiants. On disait : ‘Comment, il a envoyé sa fille pour étudier, là-bas ? etc… Bien sûr, son père avait reçu quelques visites pour lui rappeler, au cas où il aurait oublié, qu’il est en train de faire l’impensable !!!! Lui, il écoutait en souriant. 

Pendant toute sa scolarité, sauf quand elle était à l’université, elle devenait ‘femme au foyer’ dès qu’elle franchissait le pas de porte de la maison. A quelques jours de l’examen du BAC, elle s’était fendu, accidentellement, l’articulation du genou avec les ciseaux en tissant un tapis, avec sa tante. Elle en garde un souvenir mémorable ; elle avait perdu beaucoup de sang. Elle a été soignée par sa mère avec des soins artisanaux, un bout de tissu qui trainait et du mercurochrome. L’examen du BAC n’avait pas réservé de surprise, elle a été admise.

Rentrée à l’université, l’étudiante Farida avait gardé les mêmes règles de conduite édictée par ses parents. Les six années de l’université étaient consacrées, exclusivement aux études. Farida avait poursuivi un processus normal de formation en médecine, sans faille. La trajet école-maison-école était remplacé par chambre-amphi-chambre-resto U (restaurant universitaire). Elle faisait une visite mensuelle à ses parents, comme les quatre autres étudiantes tiwaqurine de Tizi. Pour leur transport, elles utilisaient les services d’un taxi awaqur, à l’aller et au retour.

En deuxième année, elle devait se débrouiller toute seule pour rentrer à la maison. Elle a eu sa première expérience d’étudiante lâchée et devant se prendre en charge seule. C’était en 1989. Elle n’était jamais sortie hors de Létoile sans ses parents. Elle avait su par une camarade de Bouïra qu’il y a un bus qui faisait Tizi – Bouïra – Constantine et qui s’arrêtait à Mchedallah. Elle le prenait tous les weekends pour se rendre chez ses parents. Farida ne savait même pas où se situait la gare routière de Tizi. Elle l’avait donc pris, pour la première fois, en compagnie de sa camarade qui allait descendre à Bouïra. Après l’arrêt de Bouïra, Farida s’était retrouvée seule dans le bus. Elle avait déjà un petite appréhension et un stress sur la suite jusqu’à Mchédallah. Effectivement, le bus s’était arrêté à Ahnif (Maillot Gare) quand le receveur annonçait aux voyageurs de Mchédallah qu’ils devaient descendre. L’arrêt de Mchedallah était en fait Ahnif. Farida était devenue toute pâle et prise de panique. Elle était descendue, elle n’avait pas le choix. Elle était complétement perdue, alors qu’elle était à trois kilomètres de la maison. Culture de la pauvreté quand tu nous tiens !

Un père de famille de Tazmalt qui descendait avec sa famille avait remarqué le désarroi et la panique qui se lisait sur le visage de Farida. Il était devenu pâle. Il était à coup sûr un kabyle qui a éduqué ses filles comme le père de Farida, il savait lire la détresse sur les visages. Il s’approche d’elle, et lui dit : qu’est ce qui t’arrive ma fille, tu me parais complétement perdue. Un peu rassurée d’être remarquée par un père avec sa famille, elle lui répondît : je veux aller à Létoile et je ne sais pas où je suis, je suis perdue. Il la rassure en lui disant, je vais t’emmener avec nous, on va à Tazmalt, Létoile est tout près d’ici, c’est sur notre route. Effectivement, il la fait monter avec sa famille dans un taxi jaune, couleur choisie par Chadli de retour des USA. Arrivés à Raffour, il l’avait déposée à l’entrée du village, face au café de L’Hadj Amar. Comme d’habitude, le jeudi, il y avait beaucoup d’hommes qui jouaient aux dominos ou sirotaient un café. Naturellement, ils regardaient et étaient toujours attirés par les voitures qui s’arrêtaient pour faire  déposer les ‘émigrés de l’intérieur d’Alger et d’autres villes. Et là c’est une jeune fille tawaqurt qui descendait d’un taxi jaune, ‘étranger’, en plus seule. C’était la première fois que cela arrivait au village. Quand elle avait ouvert la porte de la maison, son père qui s’asseyait toujours accroupi face à la porte, était heureux de la voir ; elle était absente depuis deux mois. Et quand elle lui avait raconté son aventure, il jubilait de bonheur. Tu es venue toute seule ; je suis fière de toi ma fille ; lui disait-il.

La docteure Sadoun
Le désir du père d’assouvir sa soif du savoir (en kabyle, on dit : Ayit takad) et le refus de la souffrance des femmes illettrées et ignorant leurs droits, avaient pesé dans le choix de Farida. Ce ‘testament’ était exécuté vingt ans plus tard. Le rêve était devenu réalité. Elle était sortie docteure en 1993, à l’âge de vingt-six ans. Son père avait émis un souhait. Il lui avait demandé de lui promettre de rester à Létoile pour soigner tiwaqurine et que tu t’occupes d’elles, même à la maison.

Elle est une docteure qui entremêle et maîtrise trois cultures. La culture scientifique rigoureuse et juste ; la culture de la femme intuitive et sensible ; de la culture kabyle solidaire et sociale ; avec ses tabous quelques fois insensés. Elle a fait des valeurs de ses parents, les ‘siennes’. Naturellement, elle en a acquis d’autres ; de l’écoute, de la douceur et de la proximité. La vie professionnelle avait plutôt commencé du bon pied.

Après quatre ans d’exercice dans le collège Amrouche Mouloud, elle fût mutée à l’hôpital de Maillot où on lui avait confié différents services. Elle avait apporté de la rigueur, de l’attention, de l’organisation et du professionnalisme. Pendant cette période qui avait duré sept ans ou huit ans, elle était docteure à l’hôpital le jour et ‘médecin de garde’ à la maison. Dès qu’elle arrivait, elle devenait médecin du village , bénévole, Ana tabib alkaria oudawi al mardha wa el foukara (moi docteur du village, je soigne les malades et les pauvres) n’est plus un vœu, il est dans les faits. La maison de ses parents était ouverte et l’accueil par la famille était chaleureux et avec le sourire. Iwaquren et d’autres savaient qu’ils seraient bien accueillis et la consultation était gratuite. Les ‘sans-rien’ n’hésitaient pas, ils étaient traités comme à l’hôpital. Quand les malades ne pouvaient pas se déplacer pour venir chez elle, elle se déplaçait, souvent le soir, à leurs domiciles, y compris pendant la décennie noire.

La vie paisible de la famille fut assombrie par un événement inattendu. Il secouât toute la famille, les proches et le village. Le père retraité depuis quelques années a eu un accident cérébral, un jour de mars 1997 qui s’avéra être une tumeur au cerveau. la vie de Docteure Sadoun basculât en médecin du père. Ce fût cinq mois de douleur, de déplacement dans les hôpitaux, de souffrance physique et morales pour toute la famille et pour la Docteure, au fait de la maladie. Elle gardât le silence sur la nature de la maladie pour ne pas affoler sa mère, ses frères et sœurs. Depuis le jour où elle avait vu les radios du cerveau de son père et lu les analyses du sang, elle n’ose plus lire celles des membres de sa famille. Pendant cette période noire d’insécurité pour les femmes en général et les instruites en particulier, elle avait bravé la peur pour se rendre à Blida où était hospitalisé son père, quasiment tous les deux jours, en transport communs, rares à l’époque. Ses frères étaient en dehors de Létoile, ils se retrouvaient sur les lieux de soins.

Un jour, le professeur qui suivait son père la voit arriver vers vingt heures à l’hôpital, il fut surpris par son courage. Elle avait pris le train après son service vers quinze heures de Maillot …La peur de voyager seule de l’université a été vaincue par le devoir de sauver son père. Le professeur qui suivait son père lui conseillât vivement de faire attention et d’être vigilante ; le monde est fou. Farida n’avait pas le choix, elle devait prendre des risques. Supporter et faire face aux difficultés morales, sociales, matérielles pendant cette période fut très lourd. Mais, sa famille a été entourée par ses proches et par iwaquren en général. En particulier, pour les déplacements du père à Alger, Blida, Sidi Aïch; les quelques automobilistes iwaquren de Raffour se sont mobilisés sans compter. A chaque fois qu’il y a eu un besoin, deux à trois d’entre eux étaient devant la porte pour proposer leur service. Cette solidarité était remarquable. C’était inoubliable. Cette période a été une source d’apprentissage supplémentaire d’apprentissage pour elle sur plusieurs domaines.

Quelques années plus tard, Dr Sadoun avait décidé d’ouvrir son cabinet privé pour exercer son activité comme elle le souhaite. La lourdeur administrative et la lenteur du fonctionnement de l’hôpital public de Maillot, l’avaient découragées. Elle est toujours disponible, dans son cabinet ou à domicile, elle n’a pas d’heures.

Les leçons de ce récit.
De la confiance des parents en leurs filles et femmes, jaillissent des lumières.
Une ordonnance, établie ‘sans soin’ peut soulager la douleur sans garantir la guérison de la douleur et de la souffrance. Tandis qu’un ‘soin’ quelques fois sans médicament, guérit et la souffrance.
Saïd HAMICHI

5 commentaires sur « Docteure SADOUN : le plus c’est de soigner aussi les ‘sans-rien’. »

  1. C’est très touchant et très émouvant .bel hommage pour farida mon amie d enfance ,que j estime énormément elle a un courage incroyable et une générosité immense .elle s occupe de tout un village sans se plaindre .myafk rabbi saha tzamourth atha3zisth .

    Aimé par 1 personne

  2. Je connais les parents mais une photo de Farida, de son père et sa mère serait souhaitable.
    Ce récit biographique d’une Femme tawaqurte de valeur m’a donné envie de la rencontrer à ma prochaine visite à Raffour.
    Belle plume ! M. Saïd Hamichi.
    Il faut vous mettre à l’écriture…

    Aimé par 1 personne

  3. J’ai eu la chance de la connaître lors de mes vacances en Algérie .
    Jai aimé sa douceur ,sa simplicité et surtout sa délicatesse
    Fière de la savoir de mon village
    Ahudu ahunu felem

    Aimé par 1 personne

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :